Monday, January 30, 2006

Au delà de l’émotion et de l’indignation

Au delà de l’émotion et de l’indignation. Tout d’abord, merci à toutes celles et tous ceux qui m’ont écrit ou téléphoné pour me dire leur indignation et me témoigner de leur solidarité. Sachez que vos messages m’ont fait chaud au cœur. Ils m’ont renforcé dans l’idée que les antiracistes sont plus nombreux que les racistes; comme la bande de policiers espagnols qui m’a infligé la torture le 26 novembre à l’aéroport de Madrid... Aujourd’hui, je vais mieux. La blessure, à la main, est complètement refermée. La blessure psychologique, elle, est plus dure à supporter. Je précise que je suis un homme, mon prénom Magatte, étant également porté par des femmes... Pourquoi avoir fait ce blog ? Pour des raisons pratiques et en réponse à la demande des mails que j’ai reçus, dans lesquels leurs auteurs me demandaient de les tenir informer des suites de cette sinistre affaire. Un blog donc pour garder le lien. Toutes les personnes qui m’ont écrit ou téléphoné m’ont exhorté à continuer à me battre pour que de tels actes racistes ne restent pas impunis. Et finissent enterrés, ou passés sous silence. Au delà, de ma personne donc, ce fait divers concerne un peu chacun d’entre nous, indépendamment de la couleur de peau. Dans la mesure où, c’est un mépris des droits humains, les plus élémentaires. C’est un acte abominable dont on ne voudrait jamais entendre parler, et surtout que personne sur terre n’a envie de vivre, ne devrait vivre. On se sent tellement humilié, souillé, maltraité et diminué devant des personnes qui se pensent supérieures et se comportent comme tel, en usant d’une violence physique et verbale. Il est clair que j’ai été victime du racisme, dans sa forme, la plus horrible, la plus ignoble. Toutes les formes de racisme sont inacceptables et doivent être condamnés. Mais ne nous leurrons pas, je ne me leurre pas. Tout seul, je ne peux empêcher les racistes d’exister. C’est pourquoi j’ai décidé de porter cette histoire sur la place publique et d’inviter toutes les personnes qui le veulent, à se joindre à cette lutte contre l’injustice, contre l’impunité, contre le racisme. Car des policiers, agents dépositaires de la force publique, agissant en plus dans un aéroport européen, à dix heures du matin, devant une centaine de personnes, ne peuvent pas, ne devraient pas pouvoir agir de la sorte sans rendre compte. Ce ne sont quand même pas des personnes isolées, complètement inidentifiables. Se battre contre la police est, certes, très difficile. Néanmoins j’ose croire, que cela ne relève pas de la mission impossible ! Pour cela, la participation de tous est nécessaire. Notamment des autorités officielles françaises et sénégalaises. Mais aussi de toute personne de bonne volonté éprise de liberté de justice et de respect pour soi et pour les autres. Je me suis présenté à l’aéoport de Madrid, avec tous mes documents en règle. Et même si j’avais été un clandestin, un clandestin est avant tout un être humain; on doit donc le traiter humainement, sauf à considérer que c’est un être inférieur, assimilable à du bétail. Et encore, je ne suis pas sûr qu’on puisse impunément torturer des animaux en Europe.
Les suites de l’affaire : j’ai porté plainte devant le parquet de Paris. Je suis donc, personnellement prêt et extrêmement décidé à demander justice, réparation et le rétablissement de ma dignité qui a été bafouée.

Mon avocat, Maitre Jean Gabriel SENGHOR a porté plainte contre X devant le doyen des juges. L’association espagnole, SOS Racismo va également porter plainte en mon nom à Madrid. Spontanément, l’association Rafale France que j’ai cofondée a décidé de me soutenir. Le Collectif DOM, Le MRAP, La Ligue des Droits de l’Homme, SOS Racismo en Espagne, Rafale France, Africagora et Reporters Sans Frontières m’ont manifesté leur soutien.

Toutes les autorités ci dessous ont été saisies par lettre du collectif Dom et par moi-même :

Le Président de la République, le Premier Ministre, le Ministre de l’Intérieur, le Ministre des Affaires Etrangères, le Ministre de la Justice, le Ministre des Transports Aériens, le Ministre du Tourisme, le Ministre de l’Outremer, le Consul de France en Espagne, l’Ambassadeur d’Espagne à Paris, l’Ambassadeur du Sénégal, le Maire de Paris, le Maire du XXème arrondisement. Un internaute, qui paraît-il, croise José Maria Aznar à l’université de Georgetown aux Etats-Unis, où ce dernier enseigne m’a dit qu’il lui parlerait de cette affaire.
Un comité de soutien a été mis en place le 17 janvier dernier à Rouen (Seine Maritime).

Ils m'ont écrit:

Le Ministre de l’Intérieur et le Maire du XXème arrondissement m’ont répondu. L’adjoint au maire du XXème en charge des Droits de l’Homme a décidé d’écrire aux autorités concernées.
Le cabinet du président de république m'a écrit ainsi que celui du premier ministre. L'ambassadeur d'Espagne m'a dressé une correspondance.

Ils en ont parlé :

Infonet n19, Liberation (voir article ci dessous), Grioo.com, France Bleu Haute normandie, Zpajol, Liberté Dimanche, France3 Haute Normandie, I-Télé, Radio Pluriel à Lyon (Rhône) , France Culture, France Bleu IDF, RFI, Radio HDR. La Radio RFM à Dakar et toute la presse sénégalaise etc

Remerciements :

Merci à toutes les personnes qui m’ont soutenu dans cette épreuve. Un grand merci tout particulier à l’agent de l’AENA, aéroport de Madrid, qui s’est occupé de moi et a contacté le service médical. Et merci aux deux infirmières qui m’ont soigné. Merci Georges!

Madrid, Policiers racistes

«On m'a battu, violenté et insulté pour rien, juste parce que je suis noir»En transit à l'aéroport de Madrid après un vol en provenance de Dakar, Magatte Mbengue, journaliste français de 37 ans, a été violemment frappé fin novembre par la police espagnole sans explication • Témoignage •Il ne fait pas toujours bon transiter par l'aéroport de Madrid quand on est noir. Pas africain, noir. Samedi 26 novembre, Magatte Mbengue, journaliste indépendant français de 37 ans, a été sérieusement maltraité lors de son passage par la capitale espagnole, en provenance de Dakar, où il était en vacances, et en route pour Paris.boite meme sujetfin boite meme sujet «Samedi 26 novembre 2005, le vol Iberia 6971 arrive à 10h07 à Madrid en provenance de Dakar, Sénégal. Je sors de l'avion, en haut de la passerelle, un policier espagnol à qui je tends mon passeport, car l'hôtesse de l'air nous avait indiqué de tenir nos passeports dans la main. Le policier prend mon passeport, y jette rapidement un coup d'œil et le met dans sa poche déjà débordante d'autres passeports, sans me dire bonjour ou quoi que ce soit. Je lui demande en anglais s'il y a un problème. Il me répond : “Autobus de transit”, en m'indiquant le bus garé en bas de la passerelle. Je lui dit “Sorry”. Sa réponse fut la même avec un ton d'énervement. Aucune explication.Je descends et monte dans le bus. Ce mauvais traitement, discourtois et sans explication, m'agace. J'envoie un SMS à une amie à Paris pour dire qu'on a confisqué mon passeport. Après cinq minutes, le policier monte dans son véhicule, une Renault Kangoo blanche. Elle démarre et le bus suit derrière. Arrivé dans le hall de l'aéroport, je croise un gars avec qui j'ai pris l'avion à Dakar. Comme moi, il est noir. Comme moi, il a un passeport français. Comme moi, on lui a confisqué son passeport. Je découvre alors à ma grande surprise que presque tous les Noirs ont vu leurs passeports confisqués. Je suis choqué et dis à mon compagnon de voyage que je vais protester, car la police n'a pas le droit de retirer nos passeports sans motif, ni explication, et s'il doit y avoir un contrôle, il doit s'appliquer à tous et dans les mêmes conditions. Il ne doit pas y avoir un contrôle pour les passagers blancs, et un autre pour les passagers noirs.Les personnes, toutes noires, en majorité africaines, à qui on a confisqué le passeport, sont parquées comme du bétail, autour d'un banc à une dizaine de mètres du guichet de contrôle de la police des frontières.Je décide de me présenter au guichet, réservé aux ressortissants de l'Union européenne, et de ne pas attendre avec le groupe des «confisqués». Arrivé au guichet, je dis au policier que son collègue a retiré mon passeport et je lui présente ma carte d'identité. Je lui dis que je reste là et que son collègue doit me ramener mon passeport, ici.Il s'énerve, sort du guichet et voulant m'attraper, je lui dis de ne pas me toucher. Il insiste, m'attrape. Je me débats. Arrivent alors au moins quatre de ses collègues, l'un d'eux a une matraque. Ils sont énervés et crient forts. Ils m'attrapent, m'insultent et m'emmènent violemment vers leur bureau situé dans le fond du hall de l'aéroport, sur la droite du banc où ont été parqués les «confiqués».Je me débats, je leur demande d'arrêter, je résiste, ils sont quatre. Je m'accroche à tout ce que je trouve sur mon passage. Ils me poussent toujours très menaçants, et continuent à m'insulter. Je reçois des coups dans le dos. On me pousse. Il y a un grand poteau métallique gris en face de moi. Pour éviter de le cogner avec ma tête, je pose mes mains dessus et j'essaie de m'y accrocher. Les policiers enlèvent mes mains. Ils me poussent encore, je reçois de nouveau des coups dans le dos. On arrive presque devant leur bureau. Ils me plaquent devant une porte vitrée, ouverte. Je reçois des coups de poings. Un coup de matraque dans la nuque. Ils sont de plus en plus violents, ils sont de plus en plus énervés et plus nombreux. Une femme policier frêle les a rejoints, elle aussi est très remontée. Elle m'insulte.On me pousse dans le bureau. A présent, la femme est en face de moi. Elle est aussi agressive. Tout le monde est énervé. Je suis très choqué par tant de violence verbale et physique. On me dit de me taire, sinon on me renvoie dans mon pays, à Dakar. Mon passeport est sur le bureau, j'entends un policier dire que j'habite à Paris.Je m'aperçois que je saigne de la main droite, le sang coule par terre. Je leur dis : “Regardez ce que vous avez fait, regardez je saigne!” Personne ne semble s'en soucier. Un policier ramasse ma montre, me la remet. Après cinq minutes, un vieux policier sort un rouleau de papier toilette, et me le tend pour que j'essuie ma main qui saigne de plus belle. Je refuse et leur dis que je veux contacter le consulat de France. On me dit de faire ce que je veux. On m'insulte encore. Le policier assis devant l'ordinateur commence à parler français. Je lui dit : “Ah bon, vous parlez français”. Il répond : “Oui”. Un autre policier prend le téléphone situé à l'autre bout du bureau, il parle d'un passager étranger et me tend le téléphone, avant que je prenne le téléphone, il me dit que c'est un interprète. L'interprète me demande alors si j'ai un visa pour entrer en Espagne. Je lui réponds que j'ai un passeport français.Il me demande de lui repasser le policier. Mon passeport et mon billet sont à présent posés sur le bureau, à côté de moi. Je demande au policier qui contrôle les passeports à l'ordinateur, si je peux les prendre. Il me dit oui et me fait signe de partir. Je surpris, écœuré, et dégoûté. En fait on m'a battu, violenté et insulté pour rien. On ne me reproche rien. Sinon d'être noir, et d'avoir demandé qu'on me traite légalement et avec un minimum de respect. On me reproche d'avoir dit qu'on n'avait pas le droit de me contrôler de cette façon.Mais pour les policiers, un passager noir d'un vol en provenance d'Afrique n'a aucun droit, et encore moins celui de protester. Quelle que soit la façon avec laquelle il est traité, il doit se taire.Je sors et me dirige au guichet, il y a un nouveau groupe de passagers fraîchement débarqués qui font la queue. Je contourne la file et me présente au policier, celui qui m'a le premier attrapé. Je lui dis que, étant donné que ses collègues ont déjà procédé à la vérification de mon passeport, qu'ils l'ont examiné sous toutes les coutures, je peux passer sans refaire la queue. Il m'intime l'ordre de mettre dans la file. Je m'exécute. Là, une dame derrière moi, voyant ma main qui saignait, me propose un mouchoir en papier. Je lui dis merci, et lui dit que c'était le travail des policiers espagnols, car tout en me tabassant et m'insultant, ils s'obstinaient à me dire qu'ils faisaient leur boulot.J'arrive au guichet, je présente mes papiers. Le policier les regarde et me les rend. Par dégoût, j'essuie ma main sur le comptoir. Le policier s'énerve, sort menaçant et violent comme la première fois. Ses collègues arrivent, ils sont six peut-être huit. Ils m'attrapent, je me jette par terre. Ils m'attrapent par les bras et les jambes, devant au moins cinquante personnes, les coups pleuvent, direction le bureau, encore une fois. Arrivé dans le bureau, ils me jettent par terre. Je manque de me cogner avec le bas du bureau. Ils m'entourent en demi cercle. Ils m'insultent et me menacent. Je suis très choqué, je ne dis rien. L'un deux allait m'écraser les parties génitales. Je ferme mes jambes. Je suis très choqué. Je demeure silencieux. Mon silence les désarçonne. Ils finissent par se calmer. Ils me demandent de partir, sur un ton très menaçant. Ils me font comprendre que s'ils me reprennent, ça va mal aller.Je sors, je refais la queue et je me dirige vers le guichet Iberia, mon passeport et mes billets sont couverts de sang, je les présente à l'agent Iberia. Voyant le sang, il se lève, va chercher quelque chose pour s'essuyer. Il parle à une de ses collègues, peut-être sa supérieure. Il sort du local, revient et me dis de prendre le bus, le même qui m'avait ramené là. Je me dirige vers la sortie, le bus attend. A cinq mètres de la porte, un agent du service d'information de l'aéroport que je n'avais pas vu m'interpelle. Il veut voir mon passeport et ma carte d'embarquement. Je lui tends mes documents trempés de sang. Il est surpris. Il me demande ce qui s'est passé. Je lui raconte. Il est maintenant choqué. Il me propose d'aller dans les toilettes pour me nettoyer la main. Je le remercie et lui dis que je ne voulais qu'une chose : partir d'ici. Voyant ma main qui saignait davantage, il me dit que je ne peux pas partir comme ça. Il me demande d'attendre. Il s'occupe de quelques passagers. Il prend son téléphone et appelle. Il me fait asseoir et m'explique qu'il a appelé le service médical de l'aéroport qui va bientôt arriver. Il est ému et choqué par ce que je lui ai raconté. C'est la première personne, depuis maintenant près de trois quarts d'heure que dure mon calvaire qui me manifeste un peu d'humanité. Je suis touché par son attitude. J'attends.Au bout de dix minutes, les secours arrivent. L'infirmière regarde ma main, me demande avec quelle compagnie je voyageais. Je lui réponds : “Iberia”. Elle me pose une compresse sur la plaie, et me demande d'appuyer fort. Elle téléphone à Iberia. Fermement, elle exige qu'on lui envoie un chauffeur et un fourgon pour nous transporter à l'infirmerie. J'ai été soigné et on m'a délivré un certificat médical. On m'a conseillé de faire un vaccin antitétanique, dès mon arrivée à Paris. J'étais avec un jeune Français, noir lui aussi, qui devait prendre l'avion à 15h20.»par C.A.LIBERATION.FR : mardi 06 décembre 2005 - 12:01

Thursday, January 26, 2006

Introduction

Bonjour,

voilà, j'ai décidé de mettre en ligne ce blog pour continuer à témoigner et tenir tout le monde informé de cette affaire.
Vous trouverez donc dans ces pages, un récit de cette affaire. Un compte rendu des actions que je mène. Et les témoignages que j'ai reçus.

Si vous n'avez jamais entendu parlé, de ces policiers espagnols qui ont battu un journaliste noir à Madrid en novembre 2005, commencez par lire le récit, extrait du journal Libération.
Merci à tous.
Magatte MBENGUE

Témoignages

Je viens d'écouter votre témoignage sur France-Culture : génial dans sa clarté et son intelligence, tout y est dit avec dignité et bon sens, rien ŕ ajouter ! Ca devrait faire réagir, c'est sûr.Tenez-nous au courant, tous ceux qui vous ont contactéBien ŕ vous Magatte (et bonjour ŕ votre p'tite fille !)
Emmanuelle

Bonjour, j'ai lu votre insupportable mésaventure sur info net. Je suis bien sűr outré par ce qui vous est arrivé. Et aussi de penser que le temps n'est pas si loin où cela arrivera chez nous. J'espère que vous arriverez à faire reconnaître, dans cette affaire, votre droit ŕ circuler sans être jugé au faciès. C'est en fait notre droit ŕ tous et notre dignité qui est en jeu. Cordialement
Eric Falconetti

Bonsoir MAGATTE,

On ne se connaît pas on ne sait jamais vu mais votre histoire me touche et me révolte en męme temps. Comment l'Espagne qui se dit pays démocratique peut accepter d'avoir des policiers bourreaux à l'aéroport de Madrid par délit de faciès tabassent les paisibles passagers à cause de la couleur de leur peau. En plus une femme sans défense de surcroît une radioteuse, c'est scandaleux ! Nous devrions tous signé une pétition en bonne et due forme à déposer partout où il y a une représentation espagnole. Votre histoire m'a rappelé cette jeune nigériane qui fut étouffé avec les coussins par les policiers belges: Samira ADAMU n'est plus de ce monde. Si la France ne peut pas réagir mais nous entant que citoyens du monde devront dénoncer cette attitude raciste, xénophobe et masochiste des policiers espagnols qui se sont cru tout permis.
Merci





Bonjour Magatte,
Je suis André-Eugene ILBOUDO, Président de l'Union des Radios Communautaires de l'Aire Francophone (Urcaf). Hélas, ce que tu as vécu, c'est ce que vivent tant de noirs dans les aéroports et autres lieux de transit, et même souvent pire. Heureusement (?) toi tu as la chance de pouvoir écrire et dénoncer ces ignobles faits.
Mais imagine toutes les tragédies silencieuses et gratuites de tant noirs malmenés, menottes, étouffés. Je suis prêt a envoyer, comme je le fais au niveau de l'Urcaf, toujours une lettre de protestation a tous ceux a qui cela devrait être envoie. Mais la il faut que tu me donnes des contacts. Garde ton courage, reçois toute mon estime et ne te laisse pas abattre par tant de brut(es)alites. André-Eugčne ILBOUDO Ce qui nous reste à faire est bien plus que ce que nous avons déjà fait.
















Lettre à Magatte battu

Pour avoir demandé un traitement équivalent au européens



Plus le monde avance

Plus mon rêve devient insensé

Dans la crispation de leur peur

Se referme les fenêtres de l’égalité

Une frontière un barrière

Aux portes de notre humanité

Pour une prétendue animalité

Ils créent encore et encore

Des traitements différenciés

Alors aujourd’hui nous sommes

Parqués

Séquelles traumatiques revisités

Ravivant nos plaies

Je continue de ręver

De l’égalité dans la différence comme fin

Pour un combat sans fin

Nous





Au delà de l'émotion que suscite immanquablement cette histoire, nous aimerions savoir comment pourrions nous agir et réagir pour que plus jamais cela ne soit possible? ma question est donc simple: quelle action pouvons nous mener ici et maintenant (marche,pétition, témoignage,...) pour dire notre dégoût ?keb Je ne sais quoi dire devant tant d'ignominies ??!! Faut-il en vouloir aux espagnols ou aux douaniers ??? C'EST VERITABLEMENT SCANDALEUX !!! ET TRISTE !!! Personnellement je sais que cela ne m'arrivera jamais, du moins en Europe, puisque je suis blanc.... mais cela pourrait arrivé à ma femme puisqu'elle est noire ou à mon fils puisque qu'il n'est pas tout à fait blanc Et si cela m'arrivait à Dakar ??? Tout le monde s'indignerait évidement !! L'homme blanc est imbu de lui même et s'est toujours senti supérieurs aux autres, surtout aux noirs ... que faire pr changer cela ?? Réclamons moins de violence et plus d'humanité et de respect envers tous que l'on soit noir, marrons, gris ou rose comme un cochon ... mais par quelle tribune ?? J'aime pourtant bien l'Espagne ... enfin sûrement pas autant que le Sénégal... mais voilà je voulais juste vous témoigner mon indignation pour que vous sachiez que vous n'êtes pas seul .... ces fumiers ne l'emporteront pas au paradis ... et si vous avez les moyens (à l'aide d'une association éventuellement) ... faites les condamner afin que l'impunité ne soit plus de mise !! Je vous trouve très courageux et j'invite tous les noirs que l'on parque ainsi de façon discriminatoire à se rebeller comme vous l'avez fait pour que l'on ne tombe pas en Europe dans ce que l'on a vu en Afrique du Sud ou enAmérique il n'y a pas si longtemps (les blancs d'un côté les noirs de l'autre). EN AVANT POUR UN MONDE PLUS JUSTE, OU TOUT LE MONDE A SA PLACE QUELQUES SOITSA COULEUR, C'est pas gagner mais bon, COURAGE !! Yannick Perrot Thierry
Aujourd'hui je vous offre un poème de Fernando D'Almeida journaliste camerounais : Luminaire

J'écris le mot Peuple
Sur les murs du monde
Pour que l'aube piégée
Par l'aventure des mots
Soit l'intégrité
Et la conscience autonome du poème
J'écris le mot enfance
Pour la fascination du lointain

J'ai toujours marché
Sur l'asphalte des rues
Pour atteindre l'ailleurs
Qui suscite l'inquiétude
Ecrivant ŕ l'écart des modes
J'ai toujours pris le parti
Des hommes qui épongent
en accord avec eux męme leur souffrance

Je voudrais que mon poème
Se déploie lyrique
Au-delà des limites
De mon pays
J'ai foulé la rive littorale
De l'écriture et voilà
Que rassasié d'images
Je cherche les coordonnées de mon chant
(...)
Comme un homme de savane
Comme un homme de cailloux
Je voudrais rameuter la subversion
Quand le poème s'accorde à l'envergure des choses
Je voudrais à l'heure de l'épreuve quotidienne
Extirper des entrailles de mon peuple
Le cancer du désespoir et de la misère
Afin que demain j'avance dans la démence de la parole

Comme un éclaireur du matin
Allant ŕ la coupée des continents
Aujourd'hui mieux qu'hier
Je veux vivre au voisinage de mon peuple
A l'heure de la Conjonction du Feu et de l'Eau
Je veux m'avancer dans le vertige de l'écriture
Pour retrouver jusqu'au bout de la nuit
Les mots accordés à la rébellion


Extrait de l'Espace de la parole, Silex.